C’était le dernier jour. Le vent s’était levé

Et la voix de la mer, au-delà de la dune,

Dans ses vastes déserts tout blanchissants de lune

Roulait notre sommeil vers le bonheur rêvé…

 

Paix de l’aube… Au matin, tout riait et la cime

Flexible des grands pins scintillait dans l’azur ;

D’or rose à l’infini brillait le sable pur

Et le souffle de Dieu reposait sur l’abîme.

 

Tinte la cloche, c’est la grand-messe à Saint-Michel,

O mes larmes de joie et ces voix dans le ciel !

Puis le bain de midi, la chair abandonnée…

 

Déjà le soir, le grand désordre des départs,

Coquilles qu’on retrouve au fond des grands placards,

Chers regrets rembarqués pour une longue année…

 

Pourtant, mon cœur, pourtant nous eûmes notre part !

 

Plouharnel, 28 juillet 1973