DESTINÉE
Un phare luit au loin sur l’océan
Où, comme une humble fleur tremble
ma voile,
Et ce feu pâle et cette unique
étoile
Me fait signe au fond des brumes du
temps.
Marins du rêve et des mers
inconnues,
Nous sommes partis, voilà bien
longtemps,
Sans haut-bord, sans boussole et
nul sextant
Que nos yeux bleus, notre jeunesse
nue.
Vaste est la mer, qu’il faudra
conquérir
Vague après vague, au risque de
périr
Avant d’atteindre aux Îles
Fortunées.
O grand Esprit qui souffles sur les eaux,
Veille bien sur la voile ! Et
vous, Oiseaux,
Montez, ailes d’aurore
couronnées !
mars 1974