FONCOUGOURDE

 

O ces matins d’été vers le torrent

Qui m’appelait au fond du val… Il brille

Dans l’ombre, là, vif comme une fille

Et je perdais le souffle en y entrant.

 

C’était la mort avant la vie nouvelle,

Déjà l’été fleurissait sous ma peau

Et dans mon sang bondissaient de nouveau

Mille, mille rieuses cascatelles !

 

Un roc étroit couronnait la ravine.

Loin des amis, j’y lisais la divine

Gîta, où se jouaient ombre et clarté

 

Et j’écoutais, dans une paix profonde,

Mêlée au chant de ma félicité,

La grande voix du torrent et du monde.

 

septembre 1965-février 1971