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La fougère, l’ajonc et la bruyère
en fleur
Sourdent, touffus et frais, de
l’humus noir. La pierre
Sommeilleuse partout se lève de la
terre
Pour voir passer l’enfant grandi
dans le malheur,
L’enfant devenu homme, avec son
cœur peu sage
Et son âme semblable à ce jour
pluvieux,
Enfant hier encore, aujourd’hui
presque vieux,
Et toujours, dans son œil, ce rayon
bleu, sauvage…
Sous le Pin balsamique et le Chêne
sacré,
Fidèle, le granit veille sur le
passé.
Mère, ici bat le cœur de la vieille
Armorique !
Toi qui passais parmi le tumulte, ô
vivant,
Écoute, arrête-toi ! Ce
murmure panique,
C’est la voix de Merlin qui parle
dans le vent…
du côté de Kermarion, 18 juillet 1973