ADIEU

Nos plus beaux jours sont moissonnés, l'herbe est flétrie
Où se perdirent les amours du bel Été.
Des folles fleurs que nous aimions, qu'est-il resté ?
Le colchique rêveur fleurit seul la prairie.

Les blancs nuages vont fuyant vers d'autres cieux,
Leur ombre court, tout se dissipe, tout frissonne
Et voici que se lève, au fond du soir, l'Automne,
Comme un Mage qui penche un grand front soucieux.

Beau val où tant de fois j'ai reposé ma tête
Sur le sein frémissant de Cybèle, la fête
Est bien finie, il faut nous dire un triste adieu !

Un autre avril reviendra-t-il plein d'hirondelles
Et reverrai-je encor, le front sous le ciel bleu,
Près des blés mûrissants danser les Demoiselles *?

Vallon de la Choisille, septembre 1971

* je ne parle pas de celles qui ont deux jambes