PLEIN CIEL

 

Après ces jours brouillés et blancs, la jeune Aurore

Svelte, vint en riant me chanter sans latin

Le tranquille bonheur de se lever matin

Et de marcher par les sentiers que le jour dore.

 

Je suis allé dans mon Vallon, où l’épi dur

Sous les peupliers bleus blondit et tremble à peine,

Coucou s’en est allé jusqu’à l’année prochaine ;

Ciel et terre, tout chante et tout vit dans l’azur.

 

Assis au bord de l’eau, dans l’ombre châtelaine,

Je lis Jammes, Milosz, Hugo, Lanza, Verlaine,

Toi, Jean-Jacques, qui par les champs allais rêvant…

 

Et les heures s’en vont comme va la Choisille,

Et les yeux dans le ciel où l’arbre bouge et brille,

Je suis cet arbre heureux et la chanson du vent !

 

5 août 1972

 

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