Le soleil qui descend sur la bruyère en fleur

Éclaire au loin la vie et caresse la plaine…

Tout repose. La mer ne respire qu’à peine.

Le golfe est un miroir où la rose se meurt.

 

Des blancs hameaux blottis du côté de Ploemeur,

S’élève par moments une clameur lointaine,

C’est la fête là-bas ! Mais la brise incertaine

N’apporte jusqu’à moi qu’une molle rumeur…

 

Seul, enfin ! Après tant de paroles, d’offense,

Viennent comme un pardon le baiser du silence

Et l’unique harmonie et la claire beauté !

 

Souvenir des aimés, âmes de mes Poètes,

Laissez-moi, près de vous sur la dune, écouter

Les paroles de l’ombre et des splendeurs muettes…

 

21 juillet 1969