LE BOUQUET TOMBÉ DU CIEL

 

Avril, fouetté de giboulées,

Qui rit et pleure sans raison,

Ce soir jeta vers ma maison,

Rieuses, tout échevelées,

 

Ces fillettes en tourbillon !

Sous l’arbre les voilà mêlées,

Dieu, quel babil ! – quelle envolée

Quand s’alluma ce gai rayon !

 

Mais où est-elle, ma tristesse ?

Dieu, qu’elle est douce, ta tendresse,

Qu’elle est discrète, ta bonté

 

Qui m’a, par les mains familières

De la pluie et du vent, jeté

Ce bouquet fou d’écolières !

 

avril 1969