CAVOLI

Cavoli, ta villa rose aux blanches terrasses,
Assise au pied du mont, au fond du golfe pur
Où murmure la mer sommeilleuse, où l'azur
Ne meurt que pour renaître au cœur des nuits fugaces,

Ta villa garde-t-elle, au milieu des cactus,
Des agaves et des figuiers de Barbarie,
L'écho des rires, des chansons, des causeries
Des amis dispersés, des cœurs qui se sont tus ?

Cavoli, nom d'oiseau, nom de grotte marine...
Qu'il brûlait haut, comme un bûcher sur la colline,
L'encens d'or du maquis brasillant sur la mer !

Longtemps, au souffle de velours des nuits bleutées,
Nous regardions au loin des phares s'allumer,
S'éteindre - feux obscurs comme nos destinées...

septembre 1969