LE PACTE SECRET


Pin, mon bel ami, tu t'inclines,
Es-tu las de brûler en vain
Et de perdre au vent des collines
Ta vie et cet encens divin ?

L'ombre que tu fais sur la terre,
Tremble, fragile et fin réseau,
Et tes ramilles de lumière
Ne bercent pas le bel oiseau...

Sur ton écorce rude et tendre
Ma douce main qui sera cendre
Se pose... O pur, ô bien-aimé,

Laisseras-tu cette âme impure
S'enivrer du beau sang gemmé
Qui perle hors de ta blessure ?

s
eptembre 1965